Toute la droite aujourd’hui est bien consciente du profond rejet qu’inspirent Sarkozy, son gouvernement et les politiques qu’ils mènent.
La défaite annoncée de la droite aux cantonales va confirmer et sans doute amplifier ses reculs aux européennes de juin 2009 et aux régionales de mars 2010.
Il y a de quoi inquiéter l’Elysée et Matignon !!
La stratégie défensive de Sarkozy, de Fillon et de l’UMP, de Mme Parisot du MEDEF, est donc de faire silence sur ce scrutin en favorisant l’abstention et en le présentant comme exclusivement local.
Leur objectif est de minimiser la portée politique des cantonales avant la présidentielle et les législatives de 2012.
Par peur de la sanction, la plupart des candidats de la « majorité (dite) présidentielle » font l’impasse sur le logo de l’UMP et à toute référence à Sarkozy !!! Les temps changent. On a connu plus fidèle au « chef » !! Ici, à Ivry, l’UMP est très discrète, cachée derrière le nouveau centre et le parti radical…
1) Et pourtant, si les enjeux locaux de cette élection sont très importants, elle revêt aussi un enjeu national évident.
Toutes les élections ont, dans notre pays, une dimension nationale.
Il y a bien sûr, des spécificités dans chaque type d’élection (européennes,…municipales, régionales, cantonales). Mais toutes mettent en débat et en compétition les mêmes forces politiques. Ancrées dans des déclinaisons locales, elles renvoient toutes à des problématiques et à des responsabilités de dimension nationale.
Il y a aussi dans la culture politique (et un peu jacobine) de notre pays une homogénéité du débat et de l’affrontement politiques.
L’enjeu national de ces cantonales est très important au regard de la nature des préoccupations de la population.
Dans cette campagne, Chantal qui l’a très bien exprimé, et moi même, avec nos suppléants Laurence et Mourad, nous avons particulièrement ressenti une grande exaspération parmi les nombreuses personnes que nous avons rencontrées. A Ivry, dans le Val-de-marne comme dans tout le pays, s’exprime de plus en plus la souffrance de toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus de subir, dans tous les domaines, la cascade des réformes de Sarkozy et les politiques libérales de ce gouvernement.
Dans une désespérance de plus en plus sensible, les questions qui reviennent le plus souvent sont l’emploi, le logement, la santé et le besoin d’aide et de protection humaine et sociale, l’avenir des jeunes.
Certes, ces questions interpellent le Conseil général. Nous les avons entendues.
Mais elles interpellent bien plus largement toutes les politiques menées du local au national et jusque dans les instances européennes. Même au delà dans les organisations internationales, comme le FMI.
2 ) Contre la casse des services publics, pour la défense de l’école, contre la réforme territoriale qui est un coup de poignard contre la décentralisation…., contre la réduction des aides de l’Etat à la vie associative, au sport, à la culture…., cette élection est l’occasion de sanctionner Sarkozy et l’UMP en votant pour les candidats du Front de gauche. C’est aussi le moyen d’ouvrir des perspectives à gauche pour 2012.
a) L’actualité regorge de raisons de faire entendre dans les urnes un cri de révolte contre des inégalités qui ne cessent de s’accroître et les injustices qui flambent.
En 2010, les actionnaires des groupes du CAC 40 ont encaissé 80 milliards d’€, alors que même l’augmentation traditionnelle de 1 % du SMIC a été refusée.
Tous ces bénéfices et super profits, toutes ces colossales augmentations de salaire des grands patrons sont plus qu’indécents.
Ils sont inacceptables…, alors qu’un salarié sur deux gagne moins de 1300 € par mois…, alors qu’il y a 2,8 millions de travailleurs précaires, soit 13 % de l’ensemble des salariés…
Le vote pour les candidats du Front de Gauche est le moyen de crier fort aux oreilles du gouvernement qui, maintenant depuis des années, reste sourd à la colère des mouvements sociaux.
La réforme fiscale qu’il vient d’annoncer est encore plus au service des riches : 800 M€ de cadeau sur l’ISF. Il n’est pas difficile de deviner vers qui le gouvernement va se tourner pour combler cette nouvelle perte de recette fiscale : vers l’ensemble des autres contribuables, étouffés par la fiscalité sur la consommation avec des prix qui sont repartis à la hausse !!
Dimanche, il faut voter contre ces nouvelles injustices. Et contre le « pacte de compétitivité » européen concocté par Nicolas Sarkozy et Angela Merckel dans le plus grand silence.
Ce texte qui sera débattu au prochain Conseil européen les 25 et 26 mars prochains (c’est-à-dire en pleine période des cantonales), est une nouvelle offensive anti-sociale de très grande ampleur. (davantage de concurrence entre les salaires ; baisse des salaires dans les services et le secteur publics ; poursuite du démantèlement des systèmes de retraite ; précarisations accrues ; contrôle a priori au plan européen des budgets des Etats et des budgets sociaux ; inscription dans les Constitutions des Etats du refus de faire des déficits).
b) Oui, la mobilisation des électrices et des électeurs, le 20 mars pour le progrès des idées et des candidats du Front De Gauche, peut contribuer à bouleverser le paysage politique, à une révolte citoyenne.
A Ivry, faire plus qu’aux dernières cantonales en 2004 aidera au rassemblement sur un projet politique novateur et pour construire une réelle alternative aux politiques de droite. Le remède au poison du front national qui n’a pas changé.
Jean Jaurès écrivait dans le journal l’Humanité, le 10 mai 1912 : « La peur est une complice de tous les coups de force… de tous les gouvernements d’autorité et de privilèges ! Un peuple affolé, abêti par la peur, ne comprend même plus que le progrès est la condition de l’ordre… ». Cette phrase écrite aussi dans un contexte de crise et de montée des populismes et des nationalismes en Europe il y a près de 100 ans, reste, malheureusement, d’une grande actualité.
Conforter et élargir le vote en faveur du Front de Gauche, c’est peser pour des choix d’alliance à gauche qui remettent clairement en cause le capitalisme et sa version libérale actuelle.
Toute avancée dans ce sens renforcera l’influence d’une gauche qui ne renonce pas à agir pour dépasser le capitalisme.
A l’évidence, cela dérange les directions du PS et de EELV, particulièrement dans le Val-de-Marne où, comme vous le savez, le Front de Gauche est majoritaire dans la majorité du Conseil général avec un Président communiste, Christian Favier.
En effet, sous couvert d’une recherche de rééquilibrage des forces politiques à gauche, l’accord PS et EELV vise fondamentalement à combattre les idées du Front de Gauche, du PCF qui en est au cœur, et de l’affaiblir à tout prix.
Sur la route de leurs ambitions sénatoriales, présidentielles et législatives, des responsables nationaux du PS dérapent dans leurs propos ou leurs écrits. Ils déclarent notamment dans un récent tract de soutien à leur candidats : « A Ivry, vous avez une chance historique de changer la donne ». Exprimé à Saint Maur, à Charenton, à Maisons-Alfort, cela nous réjouirait mais à Ivry « terre de gauche », quoi comprendre ? Leur invitation à voter socialiste « pour de nouvelles politiques plus ambitieuses et plus proches des gens », est une critique à peine voilée de l’action du Conseil général et de la municipalité d’Ivry. Au sein desquels le parti socialiste a - à juste titre - d’importantes responsabilités au sein de l’exécutif local et de l’exécutif départemental.
Cette attitude doit nous encourager à intensifier nos efforts jusqu’à dimanche pour progresser et renforcer nos positions à gauche, au Conseil général, et pour faire reculer la droite et l’extrême droite. Dans l’ensemble du Département, nous maintiendrons le cap de notre démarche unitaire pour gagner des cantons sur la droite. Le face à face, avec les candidats de la droite lundi dernier avec 200 participants, atteste si il le fallait de l’authenticité, de la sincérité et de la solidité de cette démarche.
Le Front de Gauche est une union de forces politiques, démocratiques et citoyennes, d’associations et de personnalités. Au cœur de la protestation, des exigences démocratiques, des colères et des luttes…, il a vocation à s’élargir et à rassembler pour de profondes transformations sociales et des changements politiques à la hauteur des enjeux et des exigences de notre époque.
Sa dynamique n’est pas contradictoire avec la vie et la réflexion ou les actions propres à chacune des formations politiques qui l’animent… Au contraire, tout cela se nourrit mutuellement pour faire prévaloir les exigences démocratiques du peuple de France, comme de bien d’autres dans le monde.
C’est dire l’importance de ces élections cantonales qui vont être la dernière photographie du rapport des forces politiques en France avant la présidentielle et les législatives en 2012.
Je souhaite vraiment que les résultats, de dimanche soir, soient à la mesure de nos espoirs à faire bouger la politique dans notre pays…, à l’image de ce que la majorité de gauche du Conseil général a su faire depuis 1976 avec un président communiste, Michel Germa puis Christian Favier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire